La Princess' plus camion que carrosse qui préfère la fée Carabosse.

samedi 31 juillet 2010

Feuilleton


Un peuple nomade nous rend visite, et se promène en Camargue, glisse sur la Marne... Il a fait halte à Niort, et c'est maintenant près de la Garonne qu'il s'attarde. Vêtu de feuilles, ou bien est-il nu, poussé dans la forêt, né de l'humus au pied des arbres. Les observateurs ont remarqué qu'il arrivait au printemps, et sans tapage, sans hâte, il s'éparpille au fil des jours. Peu à peu, les habitants rencontrent ces personnages énigmatiques grimpés sur les réverbères, enjambant les balcons, perchés, pendus la tête en bas, sagement assis à l'ombre dans la ruelle, ces drôles de millefeuilles téméraires imitent les humains. Ces créature pacifiques, les Pheuillus, sont sorties tout droit de l'Usine de Tournefeuille, prés de Toulouse. La compagnie Le Phun, experte en mise-en-scènes végétales et potagères, a pour habitude de les lâcher dans la nature et dans la ville, laissant les habitants se débrouiller avec cette invasion paisible et silencieuse.

 A Lourde, un hameau de Haute Comminges de trente cinq âmes, les voilà plus nombreux que les habitants. Les grincheux sont rares ( au diable ces portefeuilles incongrus ! ), les enthousiastes plus nombreux ( donnez-moi mon Pheuillu, je veux mon Pheuillu ! ) qui les accueillent et les protègent, émus par ces doux de la feuille qui leur rappellent leur fragilité. Les écoliers de Lourde, et de Saint Pé ( c'est à côté ), ravis de la venue de ces nouveaux amis inattendus, ont adopté plusieurs petits Pheuillus dans leurs classes. La jolie fable se déroule ainsi depuis plusieurs mois et s'enrichit de chapitres imprévisibles. Quelle gracieuse façon de nous permettre de nous interroger sur notre sens de l'hospitalité, de questionner notre méfiance et nos préjugés, de sonder nos coeurs. Quelle épatante opportunité de s'élargir aux entournures, de s'enrichir de l'autre et d'offrir le meilleur de nous mêmes.

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